L'Enfer de Dante - Chant dixième

4 months ago
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L'Enfer est la première partie de la Divine Comédie, une œuvre majeure de Dante Alighieri écrite au XIVe siècle. Ce poème épique raconte un voyage allégorique à travers les royaumes de l'au-delà : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Cette version est celle traduite par Félicité Robert de Lamennais.

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"[...] — Je ne viens pas de moi-même ; celui qui attend là, et que votre Guido eut peut-être à dédain , me conduit en ces lieux. Ses paroles et le genre de la peine m’avaient déjà appris le nom de cette ombre : ce pourquoi la réponse fut précise. Soudain se dressant, il s’écria : « N’as-tu pas dit : Il eut ? Ne vit-il plus ? La douce lumière ne frappe-t-elle plus ses yeux ? » Voyant qu’un peu je tardais à répondre, à la renverse il retomba, et ne parut plus au dehors. Mais cet autre magnanime, à la demande de qui je m’étais arrêté, ne changea point de visage ; sa tête, son corps restèrent immobiles. Et continuant le premier discours : « Qu’ils aient mal appris cet art, dit-il, cela me tourmente plus que cette couche. Mais de la Dame qui règne ici le flambeau ne se sera pas rallumé cinquante fois, que tu sauras ce que coûte cet art. Et si jamais tu retournes dans le doux monde , dis-moi pourquoi ce peuple, en toutes ses lois, est si cruel contre les miens ? » Et moi à lui : — Le massacre et le carnage qui rougissent l’Arbia font faire de telles oraisons dans notre temple . Après avoir en soupirant secoué la tête : « A cela, dit-il, je ne fus pas seul, et ce n’eût pas certes été sans cause qu’avec les autres je m’y fusse porté ; mais quand tous consentaient à détruire Florence, seul en face je la défendis. » — Ah ! si jamais les vôtres recouvrent le repos, lui dis-je, levez, je vous prie, le voile dont vous avez enveloppé ma sentence ; car, si je l’entends bien, il semble que, le présent vous étant caché, vous voyez au delà ce que le temps amène avec lui.— « Nous voyons, dit-il, comme on voit avec une mauvaise vue, les choses qui sont loin, autant que les éclaire le souverain Maître. Quand elles s’approchent, ou sont déjà, toute notre intelligence s’évanouit ; et si quelque autre ne vient ici nous en instruire, nous ne savons rien de votre état humain. Ainsi, tu peux comprendre que pour nous mourra toute connaissance, de ce moment où sera fermée la porte de l’avenir . » Alors, comme contrit de ma faute : — Maintenant, dis-je, vous direz à ce tombé que son fils est encore parmi les vivants. Et si, tardant de répondre, je demeurai muet, faites lui savoir que ce fut parce que j’étais encore dans l’erreur dont vous m’avez tiré . Déjà mon Maître me rappelait, ce pourquoi je priai l’esprit de se hâter de me dire qui était avec lui. Il me dit : « Ici je gis avec plus de mille ; là-dessous est le second Frédéric, et le cardinal : je me tais des autres. Puis il s’enfonça : et moi vers l’antique Poète je tournai mes pas, repensant aux paroles qui me semblaient menaçantes. Lui se mut, et ainsi allant, il me dit : « Pourquoi es-tu si troublé ? » Et moi je satisfis à sa demande. « Que ta mémoire conserve ce que tu as entendu contre toi, me commanda ce Sage ; maintenant, regarde ici ! » Et il leva le doigt. « Quand tu seras devant le doux rayon de celle dont le bel œil voit tout , par elle tu connaîtras le voyage de ta vie. » Il tourna ensuite à main gauche : nous laissâmes le mur, et vînmes vers le milieu par un sentier qui aboutit à une vallée dont, jusque d’en haut, l’on sentait la puanteur. [...]"

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